Nuit blanche

Publié le par Laurence CAUSSE

Il n'y a pas beaucoup de solution quand on sent que la nuit arrive mais que le sommeil ne vient pas. C’est devenu au fil des années un rendez-vous agréable.
Après avoir lutté les premières fois voulant absolument imposer à mon corps le repos, les nuits n’en étaient que plus douloureuses. Tournant dans l’appartement, cherchant les raisons de ces insomnies, l’angoisse de découvrir qu’au fond il n’y avait pas de raison et plus je cherchais et moins je trouvais mon repos. J’étais simplement en colère contre moi-même de ne pouvoir me contrôler.

Ensuite, il y eut l’époque des bonnes résolutions, si je ne pouvais dormir, je n’avais qu’à sortir et ça n’a provoqué (bien évidement) que l’effet inverse. Rentrant de soirée au petit matin, je ne me levais plus. J’en garde quand même un très bon souvenir. Les nuits dans tous les endroits sont toujours entrecoupées de rencontres improbables, et de lieux insolites (et puis j’adore me coucher quand le soleil se lève, comme une lutte passive sur le carcan social).
 

Mais prenant de l’âge, il fallait tout de même admettre que le système n’apportait aucun remède. (Il m’arrive encore de recourir à ces soirées non-planifiées et le fait qu’elles soient moins assidues leur donnent un goût plus passionnées). 

Aussi, j’en suis arrivée à la solitude peuplée. Je sais que je suis loin d’être la seule à souffrir de ce problème, ainsi je m’imagine le nombre que nous sommes dans cette situation et la nuit devient une amie qui me console des déboires de la journée. Je me lève avec la croyance d’avoir partagé avec des inconnus le silence apaisant d’une nuit interminable. 

J’ai plusieurs solutions, une fois que je suis chez moi, je ne tourne plus en rond attendant que le sommeil vienne. Non, je prends la nuit comme un cadeau du temps qui me laisserait profiter de mes passions un peu plus que les autres. Je lis, dévorant les mots avec gourmandise de textes qui ne me serait jamais venue à l’esprit. Je visionne les films en noir en blanc qui sont souvent la source d’idée qui me vienne le lendemain.

La mélancolie des premières années est devenue un plaisir calme. Ho mais j’y pense me voici à quelques heures de mon anniversaire et si cette nuit n’était qu’une parenthèse qui m’est accordée au lieu de dormir, mon corps a sûrement envie de profiter les dernières minutes de mes 25 ans. Je serais bête de ne pas en profitez !

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