Chantons sous la pluie

Publié le par Laurence CAUSSE

 

 

 

Il suffit de mettre le nez dehors pour savourer la Capitale sous les premiers rayons de soleil. Pour chaque baptême de soleil, tous les ans, je sors une journée sans savoir où je vais pour voir si la Cité est belle… Je prends un sac, des chaussures plates, et c’est partie pour l’aventure !

 

 

Mes premiers pas se dirigent vers les salles noires et puis non pas question pour une raison essentielle : le soleil rend la production cinématographique déserte… et bizarrement la population parisienne a quelque chose d’artistique en ce début d’avril.

 

 

Vous allez me dire qu’il n’y a rien de pire que de faire du voyeurisme pendant que les parisiens se lâchent impudiques dans les jardins… Je sais, j’ai un peu honte mais est-il humainement possible de ne pas sourire devant des promeneuses promenant leurs chiens, se rencontrant grâce à leurs petits animaux, finissant à genoux à caresser ses boules de poils et partageant l’adresse de leurs toiletteurs. Un vrai début de film, je tente même d’imaginer la suite de l’histoire : surement d’amour naissant entre les chiens ou les maîtresses… Déchirantes révélations : l’Amour dévoile tout, s’infiltre dans toutes les fissures : une hymne à la rencontre, à la confiance en l’inconnu… Je finis pas recevoir l’oscar du meilleur scénario original – trêve de rêverie productive-.

 

 

Le soleil réchauffe aussi les corps, des amateurs de musique naissent sur les places, les passants se regroupent devant les danseurs de hip-hop qui ne sont plus étiquetés comme des casseurs ou de dangereux voleurs. Et oui, ils redeviennent humains sous l’œil amusé d’une foule qui hésite encore à les rejoindre sur cette piste improvisée. – Malheureusement, le soleil ne corrige pas tout dans une société où le regard social est Roi-.

 

 

Je continue ma course sans arrivée précise, sans chemin à suivre, la faune parisienne me guide. Une chanson d’une autre génération rythme mes pas « J’aime flâner sur les grands boulevards, y a tant de choses, tant de choses à voir »….

 

 

Puis une pause, dans un café quelconque que le soleil fait briller de mille éclats. Je commande un verre de vin rouge, m’installe sur une table extérieure et profite du mouvement des piétons pour accompagner ma solitude. Etrangement, un couple de touristes (je sais que ce sont des touristes parce qu’ils sont déjà en short et claquettes) à côté de moi, a commandé un café et profitent sous leurs lunettes noires des rayons du soleil. Je reviens sur mon premier sentiment, je disais étrangement parce que l’homme ferme les yeux pour lézarder au soleil et par une confiance incroyable dans son environnement urbain, il s’assoupit.

 

 

Oui, il s’endort à la terrasse d’un café… Voilà pour moi, le summum de l’Homme libre, égal et fraternel. Libre de s’endormir où il se sent le plus apaisé, égal dans son attitude universelle du sommeil et fraternel de le faire partager à qui voulait en goûter. Je n’ai pas pu m’empêcher d’y prendre part. J’ai esquissé un sourire de surprise et sa compagne a partagé avec moi en me rendant mon sourire ce moment premier et unique…

 

 

Le soleil commence à descendre, n’étant pas encore dans la saison des couchés de soleil interminablement romantiques. Je décide de ne pas finir ma course, je rentre chez moi. J’ai encore une longue marche à faire pour rejoindre mon appartement et là je trouve ma chanson « I’m singing in the rain ». J’ai cette envie irrésistible de sautiller sur les derniers pavés parisiens, de me raccrocher au prochain lampadaire, d’improviser une danse avec un inconnu sous l’arrêt de bus.

 

 

Paris est tout aussi artistique et créatif dans ses rues, ses bars, ses restaurants que dans ses théâtre, ses musées, ses cinémas… Profitez-en pour ce week-end de pâques, les spectacles des rencontres inconnues sont gratuits.

 

 

Publié dans LES SURPRISES

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article