C'est plus simple quand on connaît l'astuce

J'ai profité de ces quelques semaines passées dans mon sud natal pour préparer un spectacle qui se déroulera dans le cadre du Festival d'Avignon 2007 au théâtre Golovine. J'ai ressourcé les batteries créatrices... Ce n'est pas simplement le travail ( l'effort que demande une création n'est pas toujours apaisante), ce n'est pas non plus la scène et la projection de le délivrer prochainement à un public ( c'est souvent une source de trac qui s'accumule dans les intestins jusqu'au moment fatidique), ce n'est pas l'apprentissage d'un nouveau texte (c'est un travail loborieux et souvent les comédiens non avertis si cassent les dents). Ce qui recharge les batteries créatrices c'est la rencontre entre les comédiens.

On oublie trop souvent que le théâtre est aussi une troupe, un échange entre comédiens qui fait que le spectacle prend vie. Chacun y met de son expérience, de son talent, de son imaginaire et si la Troupe est assez humble pour écouter ses soldats, on se ressource en allant voir le spectacle parce que les comédiens eux même se sont ressourceés, se sont remis en question et on finit non pas par représenter un texte et des personnages mais par incarner une histoire.

Une histoire qui ne se limite pas à un texte, une histoire qui glisse entre les comédiens qui laissent souvent de leur pudeur. Parce qu'ils ont pendant les répétitions donner de leurs confiances aux comédiens qui leur donneront la réplique, il émane de ces derniers un lien unique dans l'univers : ils s'écoutent, se répondent, dans une complicité unique, travaillée...

J'ai l'impression en vous livrant ces quelques mots que je trahis un peu la magie du spectacle. Comme si je venais de vous montrer l'astuce d'un tour de magie. Je ne suis pas certaine de vous avoir tout bien expliqué mais je vous ai donné le moyen de ne plus voir un spectacle avec les même yeux... Si vous voyez un changement après la lecture de cet article, prévenez moi.